Conduite automobile et Parkinson

La conduite automobile est l’une des choses essentielles à la réalisation de plusieurs de nos activités quotidiennes, et notamment se rendre au travail, à l’école et à divers rendez-vous de la vie courante et sociale. Elle nous permet d’être indépendants et libres de nos déplacements.

Toute personne diagnostiquée malade de Parkinson doit savoir comment la maladie affectera sa capacité de conduire.
C’est en observant vos symptômes que vous pourrez évaluer votre capacité à conduire et gérer les risques. Tout ce qui affecte votre capacité à conduire doit être sérieusement pris en compte.

Certains symptômes peuvent être gérés :

  • Ceux qui apparaissent à certains moments de la journée ou conditionnés par une activité spécifique : La somnolence après les repas, besoin de sieste :
    Contrez la fatigue par une bonne gestion du sommeil et ne conduisez que lorsque vous êtes bien reposé.
  • Des tremblements légers des mains que vous gérez par concentration : pensez à l’achat d’une voiture à boîte de vitesse automatique.
  • Soyez conscient de votre niveau d’énergie tout au long de la journée : évitez de conduire si vos médicaments n’agissent plus sur les symptômes et ont perdu de leur efficacité.

D’autres sont plus rédhibitoires, et nécessitent que vous arrêtiez de conduire :

  • L’altération de la vue,
  • Le « freezing »,
  • Une réponse incontrôlée des jambes,
  • Des hallucinations, illusions d’optique, une somnolence incontrôlée, une fatigue installée,
  • Des tremblements importants des mains.

Dans tous les cas, certaines recommandations sont indispensables pour conduire :

  • Attendez d’être calme,
  • Évitez de conduire lorsque le dosage de vos médicaments n’est pas stabilisé,
  • Demandez à votre médecin si vos médicaments peuvent affecter vos compétences de conduite automobile et évitez de prendre la route après la prise de médicament,
  • Suivez votre planning d’activité physique de façon très régulière pour maintenir une bonne mobilité,
  • Evitez de conduire la nuit, cela nécessite plus d’attention et de concentration, et l’appréciation des distances est différente.

Voici quelques situations qui doivent vous alerter et vous inciter à ré-évaluer vos symptômes :

  • Jugement affaibli et prise de décision plus lente
  • Difficulté à déplacer les pieds entre les pédales
  • Difficulté à changer de voie
  • Difficulté à vérifier les angles morts en raison d’une raideur du cou et du haut du corps
  • Diminution de la précision de la conduite
  • Difficulté à réagir aux changements de feux de signalisation due à des troubles de la vue
  • Difficulté à stationner et/ou reculer, mauvaise perception de l’espace
  • Incapacité à freiner soudainement en raison de crampes musculaires ou d’un œdème des jambes résultant de l’usage de médicaments
  • Diminution de la mémoire et de la concentration
  • Fatigue, somnolence
  • Enervements plus fréquents.

Ce qu’il est bon de savoir :

1. Si vous devez faire le choix d’une voiture à boîte de vitesse automatique, sachez que :

  • la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) peut vous fournir une aide pour aménager votre véhicule à votre handicap sous réserve d’en faire la demande avant l’achat sur la base d’un devis.
    L’aménagement correspond à l’aménagement du poste de conduite, par exemple : boule au volant, accélérateur ou frein au volant.
  • L’AGEFIPH participe à l’achat du véhicule jusqu’à 4 575 euros sous forme d’une subvention non renouvelable. La condition indispensable pour profiter de l’aide est que le véhicule doit être nécessaire pour accéder à un emploi ou le conserver.
  • L’ AGEFIPH participe au coût de l’aménagement d’un véhicule. La subvention ne dépassera pas 50 % du coût total de l’aménagement et est plafonnée à 9 150 euros. La condition indispensable pour profiter de l’aide est que l’aménagement du véhicule doit être nécessaire pour accéder à un emploi ou le conserver.

2. Que faire pour l’assurance auto ?

Dès le diagnostic de la maladie, il est recommandé de contacter votre assureur pour déclarer votre situation, et notamment que vous prenez des médicaments.
En effet, pour l’assureur, si vous conduisez un véhicule, votre état physique et psychique doit être conforme aux exigences médicales minimales. Si vous prenez régulièrement des médicaments susceptibles de perturber votre aptitude à la conduite ou si les quantités prises altèrent votre conduite, vous n’êtes plus apte à conduire.

Quelles sont les conséquences si je ne signale pas ma maladie ou les médicaments que je prends à mon assureur auto ?
Si vous taisez délibérément un problème médical parce que vous voulez continuer à conduire et provoquez un accident imputable à votre maladie ou à la prise de certains médicaments, votre assureur auto dispose d’un droit de recours complet. Cela signifie que votre assureur indemnise d’abord la victime mais vous réclame ensuite le remboursement intégral des sommes versées si vous avez caché sciemment votre maladie ou les médicaments que vous prenez.

3. Qui décide si vous pouvez encore conduire, éventuellement sous condition, ou si vous devez arrêter de conduire ?

Au fil des années la maladie évolue, et comme pour la personne âgée, si vous n’avez plus les capacités nécessaires à une conduite sécuritaire, la question d’arrêter de conduire va se poser.
Il est peu fréquent que ce soient les personnes malades qui se posent la question de la fin de la conduite. Si ce n’est vous, ce sera donc au médecin ou à vos proches de faire attention à vos difficultés croissantes et à repérer le moment où la conduite sera remise en question.

Le médecin qui prend la décision de préconiser un arrêt de la conduite ou non, réalisera quelques tests, discutera avec le malade et l’aidant. S’il pense que la personne doit diminuer ou arrêter la conduite, il fera les démarches en ce sens.

Mais il peut également orienter la personne vers le CARA (le centre d’aptitude à la conduite), pour qu’elle fasse une évaluation plus poussée et soit évaluée par une personne neutre (car le médecin de famille ne l’est plus toujours).