Odorat : altération ou perte de la sensation

Un Français sur 5 de plus de 65 ans a des troubles de l’odorat (hyposmie) ou une perte de l’odorat (anosmie). Mais heureusement seulement 1/100 d’entre eux aura Parkinson.

Il est très fréquent que les malades de Parkinson perdent l’odorat :

  • Parfois plusieurs années avant les autres symptômes
  • Souvent même avant que la maladie soit constatée.

Il est reconnu que les personnes qui souffraient d’un déficit sévère de l’odorat avaient 5 fois plus de risque de développer la maladie de Parkinson dans les dix ans que celles dont l’odorat était intact.
Dans certains cas, la perte partielle de l’odorat peut survenir jusqu’à 10 ans avant le diagnostic de la maladie de Parkinson. Ainsi, en utilisant des tests d’odeurs fiables, avant que les symptômes moteurs typiques ne deviennent évidents, on pourrait détecter précocement la maladie de Parkinson ou identifier des personnes présentant un risque plus élevé de développer cette maladie.
Cela touche 9 malades de Parkinson sur 10, et dans les 3 dimensions de l’odorat : le seuil de détection, l’identification et la discrimination des odeurs
Ce symptôme est souvent rencontré dans les maladies neurologiques indifféremment à l’âge et au sexe.
Mais, phénomène très surprenant, ce symptôme fluctue et peut se dégrader comme il peut s’améliorer, inopiné et fluctuant !

L’hyposmie peut entraîner des effets gênants dans la vie quotidienne tels que :

  • Choix alimentaires plus difficiles, car non influencés par les odeurs
  • Perte du goût
  • Perte de l’intérêt pour l’alimentation et une perte de poids
  • Aversion pour des odeurs inoffensives soudainement perçues comme désagréables (trouble appelé dysosmie)
  • Identification difficile de dangers potentiels (toxicité, incendies…)
  • Tristesse, dépression
  • Adhésion problématique aux normes sociales d’hygiène (odeurs corporelles plus difficiles à déceler)
  • Diminution de la part olfactive dans l’attirance sexuelle

Que faire ?

Il n’existe actuellement aucun médicament pour aider à retrouver une perte de l’odorat lié à la maladie de Parkinson. On observe cependant une légère amélioration chez certains patients qui ont subi une opération de stimulation cérébrale profonde.

Parlez à votre médecin de vos observations ou inquiétudes quant à votre odorat afin qu’il puisse exclure ou traiter certaines affections traitables qui influencent votre odorat.

Approche « douce » basée sur la pratique – humer – goûter les mets et ensuite les sentir – essayer de deviner – se mettre à l’épreuve et se féliciter de réussir.

Pour en savoir plus

A contrario, savez-vous que d’après une équipe de scientifiques britanniques, les personnes qui souffrent de la maladie de Parkinson seraient associées à une odeur particulière. Ces chercheurs ont trouvé des molécules qui semblent être concentrées sur la peau des patients de Parkinson et qui permettraient de détecter la maladie uniquement avec l’odorat. Ils ont identifié 10 molécules distinctes ; Cela permettrait, à terme, de mettre au point le premier test fiable pour identifier la maladie de Parkinson. Ce serait une petite révolution : à l’heure actuelle, les médecins n’ont pas identifié de marqueurs permettant d’identifier la maladie à un stade précoce.

Cette théorie selon laquelle la pathologie serait liée à une odeur spéciale a ouvert des portes pour une équipe de l’Université de Manchester qui espère dorénavant former des chiens à repérer la maladie en reniflant cette fameuse odeur et mener des tests.
Les chiens étant doté de plus de 300 millions de récepteurs olfactifs et d’un remarquable sens de l’odorat, ils seraient plus à même que nous autres humains pour détecter la maladie (ndlr : nous ne posséderions qu’environ 5 millions de récepteurs olfactifs).