Dépression et maladie de Parkinson

Article rédigé par une psychologue conseil dans un service hospitalier de neurologie

DE QUOI S’AGIT-IL ?

La dépression est une maladie reconnue qui peut toucher tout un chacun. On parle de dépression lorsque plusieurs symptômes s’installent sur une longue période et de façon pratiquement permanente entrainant ainsi une grande souffrance et des répercussions notables sur le quotidien. Mais il est possible de se sentir triste, « déprimé » face aux différents événements de la vie sans que cela soit une dépression.

QUID DU PARKINSON ?

La survenue d’une dépression est fréquente au cours de la maladie de Parkinson. Elle peut en effet constituer une réaction psychologique face à l’annonce diagnostique, au vécu des symptômes ou aux difficultés engendrées par la maladie (appréhension de l’évolution, diminution de capacités, modifications du rapport aux autres, répercussions professionnelles,…). Mais elle peut aussi constituer un des symptômes de la maladie de Parkinson, lié au déficit en dopamine ou d’autres neuromodulateurs (=messagers chimiques). Dans ce cas, elle peut parfois être présente avant le diagnostic mais aussi être un symptôme fluctuant comme les signes moteurs selon les périodes ON et OFF.

La dépression est une maladie qui se soigne et qui nécessite pour cela de l’aide. Il est en effet souvent tentant de vouloir s’en sortir seul afin de contrer les sentiments d’inutilité et d’incompétence induits par la dépression elle-même mais bien souvent le recours à un professionnel est recommandé. Par ailleurs, certains symptômes de la dépression sont communs avec ceux de la maladie de Parkinson (ralentissement, difficultés d’attention, troubles du sommeil, fatigue…) ce qui rend son évaluation d’autant plus difficile. L’avis d’un expert du domaine (neurologue référent, professionnels des centres expert parkinson) peut être nécessaire afin de bien comprendre ce qui se passe et vous proposer un accompagnement le plus adapté.

Que faire ?

Le traitement de la dépression peut être pharmacologique, psychothérapique ou une association des deux. Le plus difficile est bien souvent d’accepter que l’on a besoin d’aide pour ensuite être aidé.

Les traitements médicamenteux : selon l’intensité de la dépression, la prescription d’un antidépresseur peut s’avérer nécessaire.

Il existe différentes sortes d’antidépresseurs et seul un médecin est habilité à vous en prescrire et à gérer la posologie et l’arrêt du traitement qui doit souvent être progressif.

Généralement, il faudra attendre au moins 3-4 semaines de traitement continu pour commencer à voir les effets.

Dans le cadre de la maladie de Parkinson, il est possible d’avoir recours à certains de ces traitements en complément du traitement antiparkinsonien. Toutefois, tous les antidépresseurs ne sont pas recommandés. L’avis de votre neurologue et/ou d’un psychiatre sera alors de mise.

La psychothérapie : Le recours à un espace de travail psychothérapeutique, au sein duquel vous est proposé une écoute sans jugement et une expression libre de vos ressentis et difficultés, peut s’avérer utile pour dépasser l’épisode dépressif et obtenir un soulagement plus durable.

La thérapie doit être menée par un professionnel compétent (psychiatres* formés ou psychologues**). Il existe différentes méthodes d’intervention, le principal étant de trouver une personne avec qui vous aurez le sentiment d’être compris et allez pouvoir développer un climat de confiance.

Il est également possible de mettre en place des choses soi-même afin de lutter contre la dépression une fois les traitements instaurés, par exemple  faire attention à son équilibre alimentaire, éviter les excès notamment la consommation d’alcool pour soulager ses problèmes,…

*Psychiatre : C’est un médecin spécialisé qui travaille en libéral, en secteur hospitalier ou dans un Centre Médico-Psychologique (CMP). Ce professionnel est remboursé par la Sécurité sociale (hors dépassement d’honoraires). Il a une connaissance approfondie de la souffrance psychologique et de ses traitements. Il est donc apte à vous prescrire des médicaments.

**Psychologue : Ce professionnel n’est pas médecin contrairement au psychiatre et ne peut donc pas prescrire de traitements. Le psychologue vous propose un espace d’écoute, de soutien et de travail. Il vous aide à verbaliser ce que vous vivez, pensez et ressentez sans jugement et à mieux comprendre vos difficultés pour ensuite y faire face. Il n’est pas remboursé par la sécurité sociale sauf si votre prise en charge s’effectue dans le secteur public (au Centre Médico-Psychologique de votre secteur, par exemple). Certaines mutuelles peuvent également prendre en charge un certain nombre de consultations.