Le rameur pour solliciter tous les muscles

3 bonnes raisons de faire du rameur :

1. Sollicite l’ensemble des groupes musculaires

Pour nous Parkinsoniens c’est avant tout l’opportunité d’un effort physique sans risque et régulier, et (avec la piscine et la course) un des bons moyens de s’ouvrir les poumons et de se redresser.
Par ailleurs, en utilisant le rameur, vous mettez en jeu l’ensemble de vos muscles. Vos bras tirent, vos jambes poussent, vos abdominaux assurent l’équilibre et votre dos rythme la cadence. C’est le mouvement poly-articulaire qui permet de brûler un maximum de calories, d’autant plus si vous le réalisez avec un minimum d’intensité.

2. Très pratique

Pas besoin de disposer de grands espaces pour faire du rameur. La version pliable est un outil de fitness à portée de tous, en raison du peu de place qu’elle nécessite.
Que vous l’utilisiez à domicile ou en salle de musculation, il suffit de s’installer sur la machine pour démarrer son entraînement. Après une phase d’apprentissage afin d’acquérir la technique d’exécution du mouvement, l’utilisation du rameur devient un jeu d’enfant. Débutants comme confirmés peuvent donc en tirer profit.

3. Adapté à votre objectif

Que vous souhaitiez ouvrir vos poumons, vous muscler, bruler des calories, maigrir, vous tonifier, vous échauffer, travailler votre explosivité, votre endurance ou simplement décompresser, le rameur est multifonction. Selon votre objectif, vous aurez simplement à adapter vos durées et intensités d’effort.

Rappel : Il faut être un sportif régulier

La maladie de Parkinson fait en effet disparaître progressivement des cellules nerveuses qui produisent la dopamine. Sans dopamine, les mouvements sont plus difficiles à faire et les muscles se raidissent.
Une étude, citée récemment par le New York Times explique en quoi le sport peut ralentir la progression de la maladie, tout particulièrement lorsque qu’elle vient d’être diagnostiquée. Mais attention, pour constater des résultats, il faut faire du sport très régulièrement et de manière intense : par exemple de la marche active sur tapis roulant, à raison de trente minutes, quatre fois par semaine. Les médecins recommandent aussi la natation, le cyclisme, mais aussi le taï-chi, qui permet d’étirer les muscles. Le sport aide à la synthèse de la dopamine, ce qui ralentit donc les effets de la maladie.

Ramer à contre courant de la maladie de Parkinson

Par David H. Blakey, D. Phil.

< David Blakey sur l’eau

 

 

 

 

Voilà où j’en étais, à 63 ans, assis dans mon bateau Hudson 1997 à un seul rameur, derrière la ligne de départ des régates Head of the Madawaska de 2015 dans l’est de l’Ontario. Une pluie froide s’abattait sur nous alors que nous attendions d’être appelés sur la ligne de départ. Je m’étais promis, plusieurs mois auparavant, de participer de nouveau à une course un jour. Dix années s’étaient écoulées depuis ma dernière participation à une course. Il ne s’agissait toutefois pas d’un défi ordinaire. Il ne suffisait pas d’atteindre le niveau d’aptitude physique nécessaire pour prendre part à la course ni de maîtriser l’équilibre et la cadence une fois installé dans la coque qui mesurait seulement onze pouces de largeur en son point le plus large. Je devais mener une guerre tous azimuts contre une maladie qui me dépossédait de mes aptitudes physiques, la maladie de Parkinson. C’était pour moi comme si j’allais à la conquête de l’Everest.

Au cours de l’été 2011, je suis allé consulter un médecin parce que j’avais de la difficulté à écrire à la main. J’avais aussi cessé de balancer le bras droit lorsque je marchais, une situation que j’avais initialement attribuée au stress lié à mon emploi. Jugeant que j’avais mauvaise mine, le médecin m’a dirigé vers la clinique de neurologie de l’Hôpital d’Ottawa en vue d’une évaluation. À la suite de tests qui me semblaient inhabituels, on m’a annoncé que j’étais bel et bien atteint de la maladie de Parkinson.

« J’ai commencé à faire de l’exercice avec sérieux »

Au début, la maladie ne semblait pas avoir un effet très marqué, mais elle a éventuellement nui à ma démarche et au contrôle musculaire fin. Tous les documents que je lisais insistaient sur l’importance de l’exercice pour faire face à la maladie de Parkinson. J’ai commencé à faire de l’exercice avec sérieux, dans un centre de conditionnement physique sous la direction de mon physiothérapeute et en pratiquant les deux activités physiques qui me plaisaient le plus : la bicyclette et l’aviron.
Le médicament que je prenais était très efficace au début, mais j’ai éventuellement éprouvé des problèmes lorsque j’effectuais des exercices énergiques. Lorsque je faisais de la bicyclette, j’avais des problèmes d’équilibre et mes jambes ne suivaient pas la cadence de pédalage. Lorsque je faisais de l’aviron, j’éprouvais des troubles d’équilibre et je n’arrivais pas à maintenir la cadence de pagaie voulue. Cela se produisait lorsque je faisais de l’aviron en solo et aussi lorsque je faisais de l’aviron à bord d’un bateau à quatre rameurs, appelé quad, en compagnie de trois de mes compagnons d’aviron qui toléraient volontiers ma nouvelle réalité. J’avais de la difficulté à accepter ces déficiences. J’avais toujours été un fervent cycliste, utilisant ma bicyclette pour me rendre au travail depuis l’obtention de mon diplôme d’études supérieures jusqu’à ce que je déménage tellement loin de mon lieu de travail qu’il n’était plus pratique de m’y rendre à bicyclette. J’avais fait de l’aviron pendant presque aussi longtemps. Je tiens à préciser que je ne suis pas un athlète né ni une grande vedette de ces domaines d’activité, mais j’aimais ces deux sports. En raison de ma taille et de mon état, terminer une course en milieu de peloton était pour moi un bon résultat.

« Je suis tombé du bateau deux fois, alors que cela ne m’était pas arrivé depuis près de trente ans »

À la suite de l’apparition de la maladie, mes aptitudes en aviron se détérioraient constamment. Au début, je suis tombé du bateau deux fois, alors que cela ne m’était pas arrivé depuis près de trente ans. Mon équilibre était tellement instable à bord du bateau que je ne pouvais pas pratiquer l’aviron en toute sécurité sur la rivière des Outaouais, où se trouve l’Ottawa Rowing Club (club d’aviron d’Ottawa). J’ai éventuellement commencé à faire de l’aviron à l’occasion sur la rivière Madawaska, à une heure d’Ottawa, où les eaux sont plus calmes, moins profondes et plus propres. Même à cet endroit, je manquais toujours d’équilibre et je continuais d’avoir de la difficulté à ramer. Je continuais de circuler lentement et de manière instable lorsque je me déplaçais à bicyclette.

« L’aviron met à contribution le corps presque tout entier »

À l’automne 2014, mon neurologue m’a donné un médicament différent à mettre à l’essai lorsque je faisais de l’exercice. Ce médicament a été très efficace et je faisais de l’aviron et de la bicyclette comme si je n’avais jamais reçu de diagnostic de maladie chronique. J’ai vite été en mesure de retourner pratiquer l’aviron sur les eaux difficiles de la rivière des Outaouais et j’arrivais à exercer un meilleur contrôle et à atteindre une vitesse accrue lors de mes déplacements à bicyclette. On compare l’aviron à une combinaison de l’haltérophilie et du golf, car il exige la force requise pour l’haltérophilie et la finesse nécessaire au golf. L’aviron met à contribution le corps presque tout entier, et la technique ainsi que la cadence sont tout aussi importantes. La manipulation des avirons nécessite une série complexe de mouvements précis, sinon, on se retrouve à l’eau. Il m’a fallu déployer de sérieux efforts pour recouvrer l’aptitude à ramer, à plus forte raison à participer à des compétitions, et je dois remercier les nombreuses personnes qui m’ont aidé à cette fin. Rien de tout cela n’aurait été possible sans l’appui de mon physiothérapeute au centre de physiothérapie neurologique à Nepean, qui m’a aidé à me préparer, tant mentalement que physiquement, m’enseignant à apprécier ce que je pouvais faire plutôt que de m’attarder aux pertes que j’avais subies. Je remercie sincèrement la direction du club d’aviron d’Ottawa, qui m’a permis de ranger mon bateau dans sa remise à bateaux, alors que je ne pratiquais pas vraiment l’aviron assez souvent pour avoir droit à un tréteau, ainsi que les membres incroyablement aimables du club d’aviron Burnstown, qui m’ont invité à faire de l’aviron à partir de leurs quais et ont offert de m’accompagner lorsque je faisais de l’aviron, en cas d’accident.

« Je n’ai pas remporté la course, mais je ne suis pas non plus arrivé dernier »

Comme j’avais grandement amélioré mon rendement sur la rivière et les pistes cyclables, j’ai décidé de m’engager à participer à une course d’aviron de type « tête de rivière » (head race en anglais) à l’automne 2015. Lors d’une course de ce genre, les rameurs sont chronométrés pendant qu’ils rament sur une distance établie, comme dans le cas d’une course à pied de dix kilomètres. Pour me préparer, j’ai pratiqué l’aviron le plus souvent possible et lorsque je ne le faisais pas, je faisais souvent de la bicyclette; j’étais donc en assez bonne forme. Le jour de la course au club d’aviron Burnstown sur la rivière Madawaska approchait. J’ai accepté de tenir le rôle d’arbitre aux régates (je suis arbitre agréé), j’allais donc me trouver sur les lieux de la course de toute façon. Je ressentais une vive agitation lorsque j’ai transporté mon bateau vers le parcours de la rivière Madawaska. Malgré les progrès que j’avais réalisés dans la lutte contre la maladie de Parkinson, je n’étais toujours pas capable de ramer comme je le faisais lorsque j’étais plus jeune. Au début, je semblais avoir perdu ma mémoire musculaire, mais elle semblait être revenue dernièrement. Mais cela serait‑il suffisant? J’étais terrifié à l’idée de mal paraître.
J’ai terminé la course. Ce n’était pas beau à voir, mais j’ai réussi. J’ai éprouvé des difficultés respiratoires au cours de la course de trois kilomètres et j’ai dû faire des pauses pour reprendre mon souffle. Néanmoins, cela représentait une victoire massive pour moi. Je n’ai pas remporté la course, mais je ne suis pas non plus arrivé dernier, et le processus m’a beaucoup apporté. C’est une réalisation qui me donnera la force et la volonté dont j’aurai besoin pour affronter les défis à venir à mesure que je continuerai d’être aux prises avec la maladie de Parkinson.

« Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent avoir une bonne qualité de vie »

J’ai retenu d’importantes leçons au cours du processus. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent avoir une bonne qualité de vie, mais elles doivent lutter contre les effets débilitants de la maladie. Elles doivent continuellement faire de l’exercice, trouver une activité qui leur plaît et s’y adonner. L’important n’est pas de remporter la course, ou d’être le plus rapide à bicyclette, à la nage ou à la course à pied, mais de pratiquer ces activités. La victoire tient à l’exécution. Je suis convaincu que l’exercice me permet de passer une meilleure journée. En dernier lieu, établissez un objectif et constituez une équipe qui vous aidera à l’atteindre.