La détection de la maladie de Parkinson par le suivi des mouvements oculaires, c’est pour demain !
L’entreprise franco-belge Neuroclues développe un dispositif d’oculométrie innovant capable de détecter des troubles neurologiques précoces — notamment Parkinson — grâce à l’analyse fine des mouvements oculaires via un casque de réalité virtuelle équipé de caméras ultra-rapides (800 images/seconde).
Ce système, encore en phase de recherche, pourrait identifier les premiers signes de Parkinson bien avant l’apparition des symptômes moteurs classiques, alors qu’il reste encore assez de neurones pour agir efficacement. Il permettrait aussi d’adapter les traitements et d’anticiper des troubles de l’équilibre via des marqueurs comme les “antisaccades”.
Avec des validations cliniques en cours (notamment à la Pitié-Salpêtrière et dans la cohorte Constances), Neuroclues ambitionne de proposer cette technologie aux généralistes d’ici 2030 pour un dépistage de masse, surpassant la concurrence par sa précision et sa simplicité d’utilisation.
Sources :
• Article Sciences et Avenir : date : 18 mai 2025
• Article PubMed : date : 9 avril 2024
Sekar A, Panouillères MTN, Kaski D. Detecting Abnormal Eye Movements in Patients with Neurodegenerative Diseases – Current Insights. Eye Brain. 2024 Apr 9;16:3-16. doi: 10.2147/EB.S384769.
PMID: 38617403; PMCID: PMC11015840.

Résumé
Cette revue décrit les troubles oculomoteurs à travers un spectre de troubles neurodégénératifs, y compris la maladie d’Alzheimer (MA) et les troubles associés (TMA), la maladie de Parkinson (MP), le parkinsonisme atypique, et d’autres, en s’appuyant sur les avancées de la technologie de suivi oculaire pour une précision diagnostique améliorée.
Nous analysons les différentes classes de mouvements oculaires, leur évaluation clinique et les pranucléaire progressive (PSP) et le syndrome corticobasal (CBS), se manifeste par des signatures oculomotrices distinctes telles que la paralysie du regard supranucléaire vertical et l’apraxie saccadique, respectivement.
Notre revue souligne la valeur diagnostique de l’analyse des mouvements oculaires dans la différenciation entre ces troubles et postule également l’existence de mécanismes pathologiques communs sous-jacents. Nous discutons de la façon dont les mouvements oculaires ont un potentiel en tant que biomarqueurs pour les maladies neurodégénératives mais aussi de certaines des limitations existantes.
Marie-Josèphe LAURENT
Vice présidente de l’association Parkinson Vivre et Travailler