Ménopause et maladie de Parkinson.

La recherche sur l’impact de la ménopause sur la maladie de Parkinson a été basée sur l’observation que le développement de la maladie de Parkinson chez les femmes est plus susceptible de se produire après la ménopause.

Des études animales montrent que la supplémentation en œstrogènes chez des souris femelles ovariectomisées empêchait la neurotoxicité sur les neurones striataux d’une exposition au MPTP, en particulier si l’œstrogène était apporté dans les 10 premiers jours.24 Ce type d’expérience a été tenté avec des souris mâles traitées avec du 17-bêta-œstradiol, bien qu’il n’y ait pas eu d’effet significatif sur la perte de corps cellulaire.25 L’utilisation de progestérone et de raloxifène a également empêché l’appauvrissement en dopamine dans des expériences similaires.26 La perte de cellules dopaminergiques de la substantia nigra pourrait être induite par l’ovariectomie et empêchée par le remplacement des œstrogènes durant 10 jours mais pas 30 jours, suggérant une fenêtre limitée des avantages thérapeutiques de la supplémentation en œstrogènes.

L’effet de l’hormonothérapie substitutive sur le développement de la maladie de Parkinson a été étudié dans un certain nombre d’études avec des résultats contradictoires. Une étude a révélé que l’utilisation de remplacement œstrogénique postménopausique était inversement associée au développement de la maladie de Parkinson avec démence, mais pas de Parkinson sans démence27. Ceci a été soutenu par une étude en maison de soins infirmiers qui a révélé que les patients Parkinson qui avaient utilisé une supplémentation d’œstrogène étaient un tiers plus susceptible d’être non dément et présentait un niveau global plus faible de déficience physique28. Harrison et ses collaborateurs n’ont trouvé aucune association entre l’utilisation d’œstrogènes exogènes et le risque de maladie de Parkinson29, pas plus qu’Ascherio et ses partenaires, bien qu’ils aient trouvé une relation entre une consommation élevée de caféine, l’utilisation d’hormones et un risque accru de maladie de Parkinson.30 Les résultats du projet d’épidémiologie de Rochester ont montré un avantage non significatif pour le remplacement des œstrogènes par rapport aux non-utilisatrices et une relation directe entre l’hystérectomie ou la ménopause précoce et le développement. de la maladie de Parkinson.31

Des données disponibles sont limitées concernant l’impact des œstrogènes sur les symptômes de la maladie de Parkinson. Une étude évaluant l’effet du remplacement hormonal sur le temps « On-Off » a révélé plus de temps « ON » chez les femmes recevant une complémentation d’œstrogène.32 Les 34 patientes sur 138 atteintes de Parkinson vues au Columbia-Presbyterian Medical Center qui suivaient un traitement hormonal substitutif se sont avérées avoir des scores UPDRS inférieurs à celles sans traitement oestrogénique. En outre, la progression de la maladie a été plus lente au cours des deux années d’enquête.33 En général, les avantages de la complémentation des œstrogènes chez les femmes atteintes de la maladie de Parkinson sont étayés par la plupart de ces études, mais doivent être mis en balance avec les risques et avantages généraux du traitement hormonal substitutif.

Conclusion

Bien que la maladie de Parkinson survienne moins fréquemment chez les femmes, l’impact du genre peut être important. Les femmes doivent faire face aux effets de la ménopause sur leur maladie. Les données suggèrent qu’elles connaîtront des fluctuations dans le contrôle des symptômes et éventuellement une aggravation de leur maladie en lien avec l’évolution des niveaux hormonaux. Il n’y a actuellement pas suffisamment de données pour soutenir l’utilisation du Traitement Hormonal Substitutif chez les femmes ménopausées, bien qu’une utilisation précoce puisse avoir des effets bénéfiques. Nous espérons que des recherches supplémentaires permettront de clarifier ces questions dans un avenir proche.

REFERENCES

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